La Bête du camp des Achéens

La jeune Kallicé reçoit la bénédiction des dieux. Découvrons ensemble comment une humaine bénie des dieux en devient un…

La bataille allait être lancée dans l’après-midi. Les soldats se préparèrent aux combats : casques, armures, épées et boucliers. Les rangs étaient en train de se former. Mettre en place l’ordre et la discipline militaire dès le matin conditionnait mieux les hommes pour le combat. Il est courant de voir les généraux faire des offrandes aux dieux ou demander la lecture des augures. Ce jour là, Achille en personne vint voir le culte d’Apollon. Il souhaitait connaître sont avenir. En effet, le grand Achille allait mener le combat avec ses soldats thessaliens. On dit qu’ils sont parmi les meilleurs soldats du monde. Il est évident que les colporteurs de cette rumeur ne connaissent pas la valeur des soldats spartiates. On raconte qu’Achille est le plus beau et le puissant des hommes.

Achille eut ouï-dire de la justesse des prédictions d’une pythie d’Apollon. Une très jeune et très belle spartiate répondant au doux nom de Kallicé. Kallicé fut donc convoquée par les prêtres. Le choix d’Achille rendit jaloux toutes les autres pythies. Kallicé se moquait bien de qui pouvait être le destinataire de sa prédiction. Le rite spirituel sera donc accompli par Kallicé la belle. Dans la tente du rituel, seul Achille, le grand prêtre et Kallicé étaient présents. Un fin voile transparent laissait apparaître un lit sur lequel Kallicé s’allongea nue. Le grand prête alluma des brûles-parfums. Après quelques minutes, une épaisse fumée de couleurs vives remplit l’alcôve autour du lit. La fumée envahie les narines de la frêle jeune fille.

Elle sentit sa conscience glisser petit à petit vers un monde de brumes. Des senteurs d’épices embaumaient toute la tente. Allongée sur un lit, la jeune pythie commençait à s’agiter. De petits tremblements secoua l’extrémité de ses membres. Les tremblements se firent plus important et se répandirent sur l’ensemble du corps. Kallicé ne put point retenir de petits bruits. Aux yeux des observateurs, la belle Kallicé ressentait un plaisir extrême que peu d’humains connaîtront dans leur vie. La conscience de Kallicé finit par s’effacer totalement. Le prêtre d’Apollon se pencha alors afin d’entendre les maigres chuchotements de ce magnifique corps connecté à une puissance divine. Achille aussi se pencha afin d’ouïr lui aussi les augures. Hélas sans succès. Le prêtre semblait comprendre les murmures. Quand le corps retourna au silence, le prêtre accompagna Achille jusqu’au salon d’accueil. La vision de la jeune disciple lui fut expliqué. Il combattra bientôt un troyen, ce combat décidera du sort de la guerre. La vision le présentait comme victorieux. Il remercia et partit rejoindre ses hommes pour mener la bataille. La pauvre Kallicé détestait de plus en plus ces divinations. Le moment d’inconscience était très plaisant voir même jouissif. Cependant, le contre-coup de la vision consumé la raison de Kallicé. De plus, les prêtes avaient visiblement utiliser les meilleurs ingrédients olfactifs et en grosse quantité pour faire plaisir à Achille. La perte de contrôle de son propre corps rendait Kallicé aigrie. Après une expérience si éprouvante, Kallicé préféra abandonner toute tentative de sortir par ses propres moyens et elle tomba dans un profond sommeil. Elle revit des passages de sa vision dans une atmosphère beaucoup plus noire et déprimante. Le sommeil fut pénible, mais tout de même, reposant. Elle se réveilla en début de soirée. La bataille était terminée. Troie, l’arrogante était toujours en place. Des dizaines de blessés affluaient du champ de bataille. L’hopital militaire était surchargé. Kallicé aida un peu. C’est aussi le rôle d’une pythie.

Après quelques heures, le calme revient enfin. Les soldats oubliaient leur désespoir dans l’alcool. Les blessés les plus graves dormaient dans l’hôpital du camp. Certains dans des alcôves totalement fermées afin de ne pas traumatiser les jeunes soldats. Kallicé s’assoupit quelques instants au pied du chevet d’un soldat thessalien.

Il avait reçu la faveur d’Achille à la bataille. Il se serait jeté sous la lame d’un troyen pour sauver Achille. C’est la version officielle, mais Kallicé aillant bien vu ses blessures pensait que la vérité est toute autre. Une si grande cicatrice dans le dos, ne peut signifier que la couardise et la peur. Tourner le dos à un ennemi, c’était bien thessalien comme attitude… Un Spartiate aurait transpercé de son épée l’ennemi. Si un tribunal spartiate le jugeait. Il serait condamné aux pires sévices et sa famille aurait été jeté d’une falaise. Voilà, le sort des lâches à Sparte. Malheureusement, Achille avait demandé (ordonné) à Kallicé de prendre soin de lui. Kallicé tomba dans les bras de Morphée tout en repensant aux arguments de la fillette Théanor le coureur. Probablement le soldat le plus idiot de toute la Grèce. Présenter son dos à l’ennemi pour sauver Achille ! S’il avait présenté son torse, l’armure aurait pris le coup. Soit il est idiot, soit Achille l’est. C’est peut-être un trait commun aux Thessaliens ?

Kallicé fut réveillée par les gémissements d’un blessé. Elle s’approcha de la toile pour entendre un peu mieux les évènements. Une personne était là. Elle s’en prenait aux blessés.

Kallicé pris l’épée du thessalien est découpa un accès dans la toile extérieure (au moins cette épée aura servi aujourd’hui). Elle sortit et appela discrètement deux soldats. Il y avait des soucis dans la tente-hôpital. Les soldats entrèrent suivi de Kallicé qui constata les dégats : deux soldats étaient morts. Une jeune femme, une apprentie médecin était tétanisée. Kallicé repéra de petits trous dans le cou de la jeune disciple. Les autres victimes présentaient la même blessure. Kallicé rassura la victime encore vivante. Théanor fut réveillé par le vacarme des soldats et de la découverte des corps sans vie. Kallicé demanda aux gardes de transporter les corps loin d’ici.

Théanor retourna auprès de son roi, car il avait peur que la bête revienne. Kallicé ramena la pauvre disciple blessée à la tente des pythie d’Apollon. Après une si rude journée, Kallicé fut ravie de retrouver un lit. Elle s’ interrogeât cependant sur la nature et l’arme du meurtrier. Quelle arme peut vider de son sang une personne si rapidement. Une nouvelle arme troyenne ? Une traîtrise des thessaliens ? Kallicé remit ses réflexions à plus tard et tomba dans un sommeil. Ses rêves étaient toujours aussi noirs et malsains. Au cours de la nuit, elle sentit une pression sur sa bouche et sa poitrine. Un individu empêchait toutes actions de la pauvre Kallicé. Aucun moyen de sortir de sa prise. L’individu froid et noir mordit le cou de sa victime. Kallicé sentit une courte douleur puis ses émotions se mélangèrent dans un flot continu. Un plaisir intense et probablement surnaturel. Après quelques minutes, Kallicé fut tirée de son rêve érogène par les paroles de son agresseur. « Je te laisse le choix, veux-tu devenir immortelle ou garder ta condition ? » Après un tel plaisir Kallicé ne put refuser. L’individu disparut dans très rapidement. Au lever du soleil, Kallicé se terra dans la tente comme effrayée par la lumière du soleil. Le soir suivant, Kallicé rongée par une faim bestiale s’enfuit pour découvrir sa nouvelle condition de déesse.